Après avoir été arrêté dans les Flandres, l’état-major allemand révise ses plans et décide de concentrer ses forces à l’est pour forcer la Russie à une paix séparée. Les lignes se dégarnissent et des positions choisies, de la Suisse à la mer du nord, sont aménagées pour former un puissant réseau défensif en profondeur, avec des nids de mitrailleuses et des positions d’artillerie, qui annonce le système de tranchées que nous connaissons.
Pour soulager l’allié russe et poussé par une grande pression nationale pour récupérer les territoires perdus, riches en charbon nécessaires à l’effort de guerre, le généralissime Joffre planifie une offensive d’envergure vers Arras. Cette opération s’inscrit dans la doctrine de l’offensive à outrance, héritée de la culture militaire de 1914. Foch, adjoint de Joffre, supervise l’exécution.
Cette campagne démarre le 9 mai 1915. L’objectif est de percer les lignes allemandes pour rétablir un peu de mobilité dans cette guerre de position et, au minimum, couper les lignes de communication pour forcer une retraite.
La préparation des défenses allemandes est sous-estimée, l’infanterie et l’artillerie manquent de coordination. Quelques succès sont atteints au prix d'énormes pertes, 100 000 pertes françaises, 75 000 allemandes. Le général Foch décide de stopper l’offensive le 18 juin, qui est généralement considérée comme un échec.